Durée
192h Pr
Nombre de crédits
| Master en architecture, à finalité spécialisée en art de bâtir et urbanisme | 15 crédits |
Enseignant
Lisa De Visscher, Emeric Marchal, Bastien Pilet, Benoît Vandenbulcke
Coordinateur(s)
Langue(s) de l'unité d'enseignement
Langue française
Organisation et évaluation
Enseignement au deuxième quadrimestre
Horaire
Unités d'enseignement prérequises et corequises
Les unités prérequises ou corequises sont présentées au sein de chaque programme
Contenus de l'unité d'enseignement
À Bruxelles, de nombreux immeubles de bureaux construits entre la fin du XXe et le début du XXIe siècle sont déjà en perte de valeur sur le marché immobilier. Certains sont devenus obsolètes en raison de leur inadaptation aux normes actuelles (techniques, énergétiques, spatiales), d'autres sont simplement redondants dans un contexte de saturation du parc tertiaire. Pourtant récents, ces bâtiments posent déjà la question de leur reconversion, dans une logique de réemploi du bâti et de transformation urbaine.
En Belgique, plutôt que de démolir et reconstruire, les projets de transformation ou reconversion du patrimoine bâti (immeubles de bureaux, industries, logements, lieux de stockage...) se multiplient. La politique des Bouwmeesters joue certainement un rôle important dans cette dynamique. Depuis 1999 en Flandre, 2000 à Anvers, 2009 à Bruxelles, 2013 à Charleroi et 2017 à Gand, la fonction de bouwmeester s'est progressivement installée dans nos villes et régions (à l'exception de la Région wallonne).
La fonction trouve ses origines en 1860 aux Pays-Bas avec le « Rijksbouwmeester », littéralement Maître Architecte du royaume, dont le rôle se limitait au suivi des projets de l'État. Aujourd'hui, la fonction de bouwmeester évolue et varie selon les régions. À Bruxelles, cette fonction existe depuis 2009 sous la forme du Bouwmeester Maître Architecte (BMA), dont le rôle est défini ainsi : « Le bouwmeester est chargé de soutenir le gouvernement dans son rôle de maître d'ouvrage exemplaire et de promouvoir une culture architecturale par le biais de concours, de prix et de projets pilotes. »
Aujourd'hui, cependant, cette fonction est remise en question par certains responsables politiques. Ce débat révèle les tensions entre l'exigence architecturale à long terme et des stratégies plus immédiates. L'atelier invite dès lors les étudiantes à questionner la pertinence de tels outils institutionnels, ainsi que la responsabilité de l'architecte dans la transformation de la ville.
L'atelier portera sur la reconversion d'immeubles de bureaux bruxellois en logements, avec l'ajout d'un programme complémentaire (culturel, associatif, productif, etc.) capable de retisser du lien avec le quartier. Les bâtiments ciblés sont peu connectés à leur environnement urbain : enclavés, monofonctionnels, distanciés de l'espace public. Il s'agira de proposer des projets capables de réactiver ces structures récentes en y introduisant de nouvelles formes d'habiter et d'usage.
L'atelier débutera par un séjour à Bruxelles, combinant visites de sites, visites d'architectures contemporaines et un workshop intensif avec des acteurs du territoire. Une excursion à Gand est également envisagée dans le cadre de cette immersion. Ce temps sur place permettra aux étudiantes de s'approprier les enjeux du quartier, les bâtiments concernés, et le cadre institutionnel dans lequel ils s'inscrivent.
Par la suite, les étudiantes réaliseront les relevés in situ des bâtiments retenus et reconstitueront une situation existante comme base de travail. Le projet de reconversion se développera en lien avec un programme donné, intégrant les dimensions spatiales, structurelles et constructives. L'étude se poursuivra jusqu'à la question du détail, des matériaux et des choix techniques, afin d'aboutir à une proposition complète, cohérente et adaptée aux exigences contemporaines de la construction.
Déroulement provisoire de l'atelier :
- Introduction à l'atelier et à la thématique
- Visite de site et viste de projets récents de reconversion
- Constitution de la situation existante (plans, coupes, maquettes) et du cahier monographique sur les bâtiments étudiés
- Esquisse : développement d'un principe de projet répondant aux enjeux du bâtiment lui-même mais aussi de son contexte.
- Présentation intermédiaire
- Avant-projet : développement du projet : tant d'un point de vue spatial que technique.
- Projet : étude du projet dans sa globalité de l'échelle urbaine/paysagère au détail technique
- Présentation et jury final
Un programme détaillé sera transmis aux étudiants en début d'atelier. Ce programme sera susceptible d'être modifié en cours d'année.
Acquis d'apprentissage (objectifs d'apprentissage) de l'unité d'enseignement
Articulant savoirs théoriques, méthodes critiques, approches créatives et imaginatives, au terme de l'atelier l'étudiant démontrera sa compétence à concevoir l'espace bâti et non bâti de manière projective et/ou productive au travers de compositions architecturales multi-échelles inscrites dans un contexte environnemental, historique, culturel, social, économique et politique dans le cadre particulier de la reconversion d'édifice existant. L'étudiant.e devra faire la preuve de la compréhension du contexte afin d'argumenter des solutions sensibles, globales et durables.
L'étudiant.e sera capable :
- de redessiner la situation existante d'un bâtiment dans son contexte en vue de sa transformation/reconversion.
- D'évaluer l'intérêt patrimoniale d'un bâtiment et de détecter ses faiblesses et points fort en vue de sa reconversion.
- de comprendre les enjeux architecturaux d'un bâtiment existant, d'en reconnaître les qualités tant sur la plan spatial, structurel, contextuel mais aussi culturel.
- De mesurer l'intérêt de la reconversion sur le plan environnementale en évaluant la valeur de l'empreinte du bâtiment.
- de formuler une réponse architecturale soutenable dans le contexte particulier de la reconversion.
- de mettre au point un programme pouvant s'insérer dans ce bâtiment en tirant parti de ses qualités existantes.
- de développer un projet architectural répondant à la situation et au programme.
- De proposer des solutions techniques et constructive à l'échelle du détail.
Savoirs et compétences prérequis
Activités d'apprentissage prévues et méthodes d'enseignement
Le principal dispositif d'enseignement est l'atelier : lieu d'échange individuel ou collectif entre les divers étudiants et les enseignants, basé sur la production hebdomadaire des étudiants et leur pro-activité. Le travail est individuel ou en groupe pour certains aspects. L'atelier organise le déroulement de l'apprentissage en moyens divers et libres : séances collectives de réflexion, séances de consignes ou de débriefing, tables-rondes permettant de mutualiser les questions et diffuser l'information, entrevues personnalisées sur base du travail personnel de l'étudiant, présentations et critiques collégiales.
Outre l'élaboration des projets proprement dits, certains autres dispositifs pédagogiques peuvent être intercalés, comme des exposés internes à l'atelier, des exercices rapides isolés, des workshops internes ou externes, des voyages d'étude, visites, conférences extérieures, intervention de conférenciers dans le cadre de l'atelier; chaque atelier déterminera clairement le caractère obligatoire ou facultatif de ces dispositifs particuliers dans son descriptif, ainsi que les modes d'évaluation de ces activités.
Le travail peut être individuel, par petits ou grands groupes suivant les phases et la nature des questions.
Les étudiants peuvent également être amenés à des activités d'exposition des projets, de présentation et de communication, des exercices d'écriture et de publication, de contact avec des acteurs de terrain ou le grand-public ; qui les prépareront à la vie professionnelle dans sa dimension culturelle et sociétale.
De manière générale, l'atelier de master développe des pédagogies qui préparent les étudiants des conditions actuelles de la pratique du métier d'architecte, en les sensibilisant aux réalités culturelle, sociale, économique et environnementale, qui bouleversent aujourd'hui les modèles classiques et linéaires de réflexion et d'action sur l'environnement construit (un besoin / un client / un site / un projet).
L'atelier s'inscrit dans une collaboration interuniversitaire avec la TU Wien qui a pour objectif de créer des échanges entre étudiants et enseignants sur la thématique de la reconversion. Des exercices conjoints, des conférences et des rencontres sont organisées entre les différentes universités et les étudiants. Les étudiants seront amenés à travailler ponctuellement avec les étudiants de cette autre université.
L'atelier développera une méthodologie de recherche-projet permettant aux étudiants de tracer le processus qu'ils mettent en place pour leur projet. L'atelier propose d'accueillir des TFE-projet sur la thématique de la reconversion. Il est complémentaire à l'atelier Q4 « Iacobus » de C. Houbart, P. Noé et M. Frisena.
Mode d'enseignement (présentiel, à distance, hybride)
Combinaison d'activités d'apprentissage en présentiel et en distanciel
Explications complémentaires:
L'enseignement se dispense essentiellement en présentiel à l'atelier. Les dispositions particulières d'apprentissage (publication d'un syllabus ou de notes diverses, enseignement à distance, recours à un site web spécifique, commentaires par emails, mise en place de systèmes de stockage et de diffusion collective d'informations et de données, plateformes de diffusion utilisées) seront précisées au début de l'atelier. Une partie de l'atelier pourra être dispensé en virtuel via les plateformes lifesize et Miro.
Supports de cours, lectures obligatoires ou recommandées
Les éventuelles notes de cours, lectures recommandées ou obligatoires sont précisées au début de l'atelier.
D'une manière plus générale, l'étudiant est encouragé à engager sa propre recherche et à promener sa curiosité (bibliothèque, voyages...), afin de se constituer un jugement critique.
Modalités d'évaluation et critères
Examen(s) en session
Toutes sessions confondues
- En présentiel
évaluation écrite ET évaluation orale
Informations complémentaires:
L'évaluation est continue sous forme d'une démarche réflexive avec des personnes ressources extérieures à l'atelier et d'une évaluation régulière entre pairs. Deux temps d'évaluation plus formels - le jury intermédiaire et le jury final - sont organisés avec un jury extérieur.
Pondération :
- Évaluation continue : 10% de la note finale
- Jury intermédiaire : 30% de la note finale
- Jury final : 60% de la note finale
Stage(s)
Remarques organisationnelles et modifications principales apportées au cours
Contacts
Prof. Benoît Vandenbulcke - bvandenbulcke@uliege.be
Lisa De Visscher - ldevisscher@uliege.be
Emeric Marchal - Emeric.Marchal@uliege.be
Bastien Pilet - bpilet@uliege.be